Condamné à exister

J’ai décidé de représenter la partie de mon identité que j’ai toujours eu de la difficulté à expliquer à voix haute : ma relation avec mon corps et mon apparence physique, spécifiquement mes douleurs chroniques aux jambes. J’ai décidé ce thème parce que c’est une partie de moi qui affecte ma vie de tous les jours, comment j’ai grandi et comment je vais continuer d’être dans le futur. L’humain sur l’œuvre est supposé me représenté. On ne voit pas le torse de la personne afin que le personnage semble parfaitement androgyne du point de vue du spectateur. Le fait que mon genre n’est pas vraiment définit en tant que « homme » ou « femme » peut souvent causer des confusions et des insécurités. Je voulais représenter le sentiment de n’être pas assez « trans » aux yeux de la société parce que je ne veux pas modifier mon corps avec des chirurgies. Malgré tous, il m’arrive également de ressentir une dysphories physique liée à mon genre. Les mains semblent enlacer la partie du corps qu’on ne voit pas comme si elles tentaient de la cachée. La raison pourquoi le corps est démembré est pour représenter les douleurs chroniques qui semble me « déchirer » de l’intérieur. J’ai développé ces douleurs il y quelques années lorsque ma dépression et mon anxiété était au plus haut. Mon corps fût grandement affecté par ma situation mentale ce qui lui à causer à ce détérioré. Vue que mes douleurs dont surtout au niveau des jambes, j’ai plus de difficulté à marcher, courir ou simplement rester debout comparer au gens de mon âge. Les jambes sont arrachées pour représenter la haine que j’ai envers ma situation et qu’à certains moments je voudrais seulement me débarrasser de mes jambes pour de bons afin de ne plus avoir mal. Même si je suis consciente que je ne peux rien faire et que c’est une maladie chronique, je ne peux pas m’empêcher de détester cette partie de moi. J’ai fait exprès de les gardées « liées » avec une sorte de ligaments pour rappeler le fait qu’après tous, cela reste une partie de moi. La tête est la seule partie du corps qui nous fait face. Elle est battue et blessée mais semble calme malgré tous. La raison pourquoi elle est placée de cette façon est afin de faire une connexion avec le spectateur. J’ai tenté de la faire regarder vers le haut en m’inspirant des œuvres religieuses où les pécheurs semble supplier au ciel de se faire pardonner par Dieu. C’est également pour ça que j’ai décidé de lui ajouter une couronne d’épine. Malgré le fait que j’ai grandis avec une bonne famille et que j’ai enfin un bon entourage, il me reste toujours le sentiment d’être condamné à souffrir seulement parce que mon corps existe. J’ai fait cet œuvre afin de transmettre toute cette rage, cette douleur et cette mélancolie de façon positive qui pourrait aider ceux qui sont dans une situation similaire à la mienne, ou ceux qui connaissent quelqu’un qui vit cela aussi.